Entrepreneur productif : L’ordre VS le désordre
La vie d'un entrepreneur de nos jours se résumerait d'après les experts auto-proclamés sur Youtube à une question d'ordre. On nous parle de discipline, de rigueur, de routine et même
La vie d'un entrepreneur de nos jours se résumerait d'après les experts auto-proclamés sur Youtube à une question d'ordre. On nous parle de discipline, de rigueur, de routine et même parfois de rituels du matin, du midi, du soir... Mais d'après Sébastien CYCYK entrepreneur depuis plus de 23 ans, l'ordre n'a de sens que dans le désordre. Et c'est justement ce qu'il nous explique dans cette vidéo que je vous conseille de regarder attentivement.
L'ordre VS le désordre dans la vie d'un entrepreneur
L'ordre et le désordre d'un point de vue philosophique
Nous craignons le désordre et désirons l'ordre. Nous pourchassons, dans la vie sociale, les fauteurs de désordre. Qui ne préfère pas une chambre, un bureau ou des papiers en ordre plutôt qu'en désordre. Nous aimons, de façon générale, nous repérer dans un ordre social, historique, naturel, cosmique. Les notions d'ordre et de désordre relèvent du discours pratique, éthique, politique, voire mythique et religieux. Elles semblent être plus normatives que descriptives; et avoir plus de valeur que de réalité.
Or est-on en mesure de donner aux notions d'ordre et de désordre un contenu objectif, une valeur de vérité descriptive, "scientifique", indépendamment de toute la connotation pratique, éthique, esthétique, politique… qu'elles possèdent par ailleurs? Certes connaître les choses, pour mieux agir éventuellement sur elles, c'est mettre de l'ordre en elles. A cet égard le désir de connaissance relève aussi d'un désir de l'ordre. Cependant on est en droit de dire que la science nous donne des moyens de distinguer objectivement des phénomènes ordonnés de phénomènes désordonnés.
Quel sens précis prennent alors les termes d'ordre et de désordre dans le champ de la pensée scientifique?
On aurait tort d'imaginer que cette question puisse avoir une réponse simple, comme si la pensée scientifique détenait l'objectivité d'un savoir clos et définitif. Répondre à cette question c'est interroger l'histoire des sciences, et s'intéresser à certains de ses développements récents ou actuels qui ne sont
pas sans susciter des débats philosophiques profonds.
Au regard de l'histoire des sciences et de la philosophie dont elle est inséparable le terme ordre est entendu au moins en deux sens contradictoires:
- ou bien l'ordre est pensé comme finalisé, comme réalisant un dessein, poursuivant une direction et faisant ainsi sens. A cet égard le moindre organisme apparaît plus ordonné qu'une gigantesque étoile, dans la mesure où il est à la fois organisé et s'organisant lui-même pour se maintenir en vie, alors que l'étoile ne fait que brûler son hydrogène. Le désordre se définit alors par l'absence d'un dessein intelligent. Par exemple, un puzzle dont les pièces ont été disséminées par le vent est en désordre par rapport au puzzle qu'une intelligence a réussi à composer.
- ou bien l'ordre est pensé comme structure stable ou récurrente et, par là, reconnaissable et repérable, comme disposition constante et nécessaire ; mais, comme tel, il peut apparaître totalement dépourvu de finalité et de dessein. Ainsi de la révolution régulière des planètes autour du soleil, ou d'une suite ordonnée de nombres. Sont en revanche désordonnées, ou apparemment désordonnées, des taches noires dans le soleil ou des turbulences dans l'atmosphère par exemple, ou bien une suite aléatoire de nombres. Le désordre alors n'est pas pensé comme ce qui est dépourvu d'une finalité, mais comme ce qui apparaît dépourvu de nécessité.
Seules deux visions du monde : finaliste ou mécaniste ?
Les développements récents de la science contemporaine font apparaître un troisième sens possible du mot ordre, dégagé davantage, peut-être, d'une empreinte métaphysique: un ordre que nous appellerons contingent et qui se constitue, non pas à l'encontre ou en dépit du désordre, mais par et avec lui, non en triomphant d'un désordre, mais en se servant de lui.
Ordre finalisé, ordre nécessaire, ordre contingent: telles sont, à mon avis, trois façons différentes de penser l'ordre, qui correspondent aussi aux trois étapes - ancienne, moderne, contemporaine - de l'histoire de la philosophie et des sciences. Précisons cependant que l'idée d'un ordre nécessaire non finalisé était déjà présente dès l'Antiquité, et que l'idée d'un ordre finalisé du monde est à nouveau au goût du jour.
Et du point de vue d'un entrepreneur alors ?
Je dois avouer que du point de vue d'un entrepreneur l'analyse s'avère être beaucoup plus simpliste mais à la fois aussi plus réelle à mon sens. D'après ma propre expérience dans ce domaine, je pense que la vision claire de ce qu'est l'ordre et le désordre est primordial. Cependant je rejoins tout à fait la vision de Sébastien CYCYK dans cette vidéo qui relativise cette question en affirmant que l'ordre prend tout son sens grâce au désordre. Sinon à quoi bon ?
Et bizarement je pense également être attiré par le désordre, ce qui traduit aussi une profonde attirance pour l'ordre qu'il soit finalisé, mécanisé ou contingent. Imaginez seulement une entreprise qui n'aurait pas un minimum d'organisation, du rigueur et de process ?
Cependant l'ordre mécanisé ou finalisé pourrait aussi contrarier ou limiter la créativité de certains entrepreneurs. Surtout quand ils débutent... C'est pourquoi le désordre est à mon sens necessaire pour laisser place au hasard de la découverte entrepreneuriale. Ne pas se laisser brider par l'ordre absolu vous permettra très certainement de découvrir des opportunités qui n'auraient jamais pu émerger sans ce désordre.
Bref soyez divergent et ne vous laissez pas influencer par les dogmes des autres.